mercredi 16 décembre 2009

Chez Max Jacob du 11 au 30 décembre 2009

Photos : Bruno Fourn

Gaël Gueguen et Yannick Michelet Explosent du 11 au 30 décembre dans la maison de Max Jacob 8 rue du Parc à Quimper



LES BEAUX ARTS CONSIDERES COMME UN CRIME OU L'AFFICHE-LA-TROUILLE
Gaël Gueguen et Yannick Michelet, c'est jean-qui-rit et jean-qui-fait-peur. Michelet procède avec un soin maniaque de sérial killer. Il repère sa victime sur les inofensifs panneaux pubilicitaires puis la prélève par lambeaux pour la recomposer monstrueusement, selon un rituel à la Jack l'éventreur, dans sa cave-atelier. Mais les monstres qu'il montre : qu'il renvoie à pleine face, ne sont que le vrai visage du monde actuel, actueur. Avec Michelet, le Pop'Art se fait hard. On est à l'opposé des rosières new yorkaises.L'oeuvre s'articule, se désarticule autour la figure hilare du clown Amar. L'art de Michelet consiste à le faire glisser mine de rien vers le rictus de l'assassin et l'éclat de rire de la tête de mort. Les images familières, vides de sens de nos murs sont prises dans une danse macabre qui nous emporte tous. Michelet les gorge de sang. Le crime de Michelet l'éventreur injecte du sang neuf dans un art exsangue, anime l'anémie. Pas peur du Ripper.

Bruno Fourn



L'AFFRANCHISSEMENT DU FACTEUR GUEGUEN
Gaël Gueguen passe du raccolage bête et méchant au raccolage bel, babybel, évidemment. Le sur-moi de Gaël Gueguen ne refoulait que la forme. Elle prend le dessus pour mieux faire passer le fond explosif, même si les bombes de peinture de Gaël Guéguen ne font éclater que de rire. Gaël Gueguen devient un formaliste décomplexé. Il ne rougit plus d'être un coloriste. Gaël Gueguen est à cheval entre plusieurs manières. C'est un facteur Cheval à sa manière. Sans manières. Il recycle arthuriennement les objets du quotidien en les réanchantant, en leur donnant même le droit à la parole, au jeu de mot et d'images. Il change le rebut en rébus.
Rébus burlesques. Apparemment, Gaël Gueguen se trouve du côté de Rauschenberg, mais il passe du Pop'Art au «pop word» pour retrouver Prévert, un autre homme de mots et de collages. Prévert regardait comme un maître l'humble facteur Cheval dont il louait «l'anarchitecture». Le facteur Guéguen a la même franchise.

Bruno Fourn